Le document d'archives du mois : testament de janvier 1693

Publié le 27 Décembre 2008

Le 10 janvier 1693, Elisabeth Terondy a demandé à son curé, le prieur Duret, de passer la voir afin qu'elle puisse lui dicter son testament car elle ne sait pas écrire. Elle a sans doute dépassé les 65 ans et est très malade.

Dehors l'hiver est très rude. car depuis 1690, une large partie de l'Europe connaît une détérioration sensible du régime des températures et des précipitations qui se traduit par le refroidissement des hivers et des étés pourris par la pluie.

A ces hivers rigoureux succèdent les pluies responsables des mauvaises récoltes qui vont entraîner la terrible famine de 1693-1694 jetant sur les chemins des populations affamées, parfaitement repérable dans les registres paroissiaux du fait du nombre élevé des décès durant cette période. Et s'ajoutant à la faim et le manque d'hygiène du à la grande mortalité, les épidémies font rage. On estime à 2 millions le nombre des victimes. Mais Elisabeth Térondy ne connaîtra pas ce "cataclysme" ....

Pour tenter d'avoir chaud, Elisabeth Térondy s'est réfugiée dans le "fournial ", qu'elle a aménagé avec quelques meubles. Elle est veuve. Son mari, Anthoine Laborie, était laboureur et exploitait un domaine dans le hameau de La Comparnie, situé à Leucamp, domaine d'une certaine importance pour posséder un fournial, petit bâtiment dédié à la fabrication du pain. Comme elle a en propre quelques biens, elle veut pour la bonne entente de sa famille, en faire la distribution

- généalogie -

Ce testament est très lisible, grâce à la belle écriture du prieur de Leucamp et on y  apprend en quelques phrases, les grands moments de la vie d'Elisabeth Terondy.
  • Tout d'abord, elle demeure dans la maison de son défunt mari dans le tombeau duquel elle désire être ensevelie et donne 15 sols pour l'entretien de la lampe à l'autel du Saint-Sacrement, dans l'église de la paroisse.

  • Elle est la seconde femme d'Anthoine Laborie, qui, d'une première union, avait eu un fils, Barthélémy, qui a hérité du domaine.

  • Elle même eut avec Anthoine au moins 7 enfants encore en vie en 1693. Une de ses filles est déjà mariée et suffisamment dotée. reste les autres enfants. Jeane, Hélis et Marie auront chacune 50 escus quand elles seront en âge de se marier. Aux deux dernières, Hélis et Marie, elle donne le blé qu'elle a ensemencé et "tous les petits meubles qu'elle a dans le fournial" et à Jeane des draps. A son fils aîné, Louis, elle lègue 30 écus et 25 écus à ses deux derniers enfants, Anthoine et Louis.
Son héritier sera le fils que son mari eut de sa première femme. Comment pouvait-elle faire autrement puisque ce beau-fils acceptait de l'héberger et peut-être y avait-il un lien fort entre eux deux ?

Rédigé par Uline

Publié dans #Archives

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D
Le fournial,je connais.Un auvergnat,c'est normal.Juste un petit coucou de Dracip27 qui a vu de la lumière et qui se promène dans le champ du monde. Bonne soirée.
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A
Emouvant... Pour ma part, j'ai récupéré dans une vide-grenier de l'Aude des vieux actes notariés d'une famille de Cabrespine, mais beaucoup plus récents, dans la période immédiatement avant la Révolution et jusqu'à la moitié du XIXe siècle. Il y est beaucoup question de parcelles plantées de châtaigniers, la richesse de la région...
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E
Bonsoir, je me permets de vous répondre ici comme je n'ai pas votre mail. PAs de soucis pr la recette du râpé de légumes et l'oubli de la tomate, je me suis mal exprimée sur ma recette! Pour le panais on en trouve en grande surface (ça ressemble à une très grosse carotte blanc) ou sur les marchés. Et oui, j'espère bien que vous me direz votre avis si vous testez d'autres de mes recettes. Merci encore et bonne soirée.
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C
quelle époque difficile ...
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E
Merci beaucoup pour votre commentaire. La tomate il faut aussi l'intégrer dans la préparation quand je parle de mélanger les légumes et l'oeuf mais c'est vrai que ce n'est pas très clair. ET c'est vrai qu'il ne faut pas hésiter à relever le plat avec du curcuma comme je le dit, par exemple.Bonne soirée
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